© B.M. PHOTO DE DOSSIER: La procureure générale du Guatemala, Maria Consuelo Porras, prend la parole lors d’une réunion avec le comité de nomination pour l’élection du procureur général, dans le cadre du processus de nomination au poste de procureur général, pour lequel elle est se GUATEMALA CITY (B.M) – Le président guatémaltèque Alejandro Giammattei a reconduit lundi le procureur général du pays pour un nouveau mandat, provoquant des sanctions américaines, quelques mois seulement après que le procureur a été accusé par le gouvernement américain de démanteler les efforts de lutte contre la corruption. Peu de temps après l’annonce, le gouvernement américain a déclaré Maria Consuelo Porras inéligible à l’entrée aux États-Unis, citant “une implication dans une corruption importante”, a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken. L’année dernière, Porras a été inclus dans la liste des “acteurs corrompus et antidémocratiques” publiée par le Département d’État américain, pointée du doigt pour avoir contrecarré les enquêtes sur la corruption par des arrestations et d’autres actions. Le ministère public du Guatemala a répondu lundi à la désignation américaine en se décrivant comme une institution autonome qui n’accepterait aucune ingérence ou pression. “Le procureur général (…) continuera à travailler de manière objective et impartiale pour assurer le strict respect de la loi”, a déclaré le ministère public dans un communiqué. Giammattei ces derniers jours avait fustigé les appels interventionnistes pour refuser à Porras un second mandat et avait défendu son bilan comme impartial et non idéologique. Giammattei a déclaré la semaine dernière avoir reçu des appels, des menaces et une visite de l’ambassadeur d’une “puissance étrangère” lui demandant de ne pas reconduire Porras. Après le nouveau vote de confiance de Giammattei, Porras restera à son poste quatre ans de plus, après avoir pris ses fonctions de procureur général en 2018. “Ce n’était pas une simple décision prise à la légère”, a déclaré Giammattei. Après que l’avocat de 68 ans a limogé l’ancien chef du Bureau du procureur spécial contre l’impunité (FECI) du Guatemala l’année dernière, les allégations selon lesquelles Porras faisait obstruction aux enquêtes liées à Giammattei se sont multipliées. Au cours du premier mandat de Porras, son bureau a également arrêté plusieurs responsables de la FECI ainsi qu’un avocat de la commission anti-corruption CICIG, soutenue par les Nations Unies, qui a été expulsée du Guatemala en 2018 après que ses enquêtes ont conduit à la condamnation d’anciens présidents et d’hommes d’affaires de haut niveau. D’autres responsables de la FECI ont démissionné, affirmant qu’ils avaient été expulsés dans le cadre d’une persécution politique, ce que Porras a nié. La corruption au Guatemala est souvent citée comme un facteur majeur de l’augmentation de la migration vers les États-Unis, ainsi que le chômage et la violence des gangs. Certains dirigeants de la société civile ont également critiqué le choix. “Porras s’est engagé à mettre fin aux enquêtes sur la corruption et à porter de fausses affaires contre des journalistes, des procureurs et des juges”, a écrit Juan Pappier de Human Rights Watch dans un message sur Twitter (NYSE :). “La démocratie guatémaltèque est gravement menacée.”